Seule dans le noir, juste au centre d'une flaque de lumière blanche, Sheila apparait. Elle chante Vivre Mieux...Sanglée dans un trench en taffetas de soie noire, sa longue silhouette fait dos à un immense rideau sombre, imprimé d'un clavier géant. Ouverture en émotion...
Rupture en pétard, zoom de lumière sur trois trouches de cet immense piano. Le riedeau tombe pour nous laisser découvrir onze musiciens, trois choristes perchés sur des estrades disposées en plusieurs niveaux. Les premières mesures de Je suis comme toi retentissent. Sheila est en collant noir et bondit au devant de la scène....
Enchaînement sur Vis Va. Première chorégraphie. De fameuses tours translucides et mouvantes, abritant chacun un escalier, les danseurs déboulent sur scène. Sheila reprend alors la chanson La tendresse d'un homme, revue, corrigée et surtout améliorée par une section de cuivre. Un robot post-nucléaire traverse la scène.
Premier moment de breack. La chanteuse, nonchalemment assise sur une vielle télé, interprête La vérité qu'on nous ment.
Sans transition, on passe de sa voix "à capella" aux cris de la jungle... Longue intro, fumigènes à ras le sol. Guerrier Massaï démarre. Sur la scène une dizaine de danseurs noirs, habillés en massaï, s'agitent en contorsions et recréent une danse traditionnelle.
Changement d'atmosphère pour La chanteuse où Sheila improvise avec ses trois choristes toutes de rouge vêtues une chorégraphie.
Tangue Au est enchainé avec le retour des danseurs au grand complet pour un ballet très dépouillé. Ensuite c'est au tour du Film à l'envers. A la fin de cette chanson, Sheila emprunte lentement l'escalier de l'une de ses tours translucides. Une poursuite timide suit la silhouette de la chanteuse, et s'arrête avec elle au sommet de la tour. Au même instant, Sheila apparait en chair et en os à l'ossposé de la scène, sortant d'une autre tour. Le public explose...
C'est le moment idéal pour entamer un pot pourri mené à un train d'enfer. Quelques grands moments d'humour; un vrai défilé de fausses Sheila avec les tenues de l'époque. Le musée de la mode en live... Ecoute ce disque, L'heure de la sortie, et le fameux justaucorps rouge, Vous les copains, Première surprise-partie, Pedant les vacances, C'est toi que j'aime, Le cinéma et sa robe vahinée, Ne fais pas tanguer le bateau et la robe type Azzaro, Reviens je t'aime, Adios Amor, le clin d'oeil à Ringo...Un faux Ringo au look très banlieue, à la démarche gauche mais avec l'inévitable roulement des mécaniques pour Les Gondoles à Venises, Le folklore américain et la jupe frangée, Petite fille de français moyen, La famille et, pour terminer, Les rois mages. Sheila apostrophe la salle qui se lève. Elle bouge alors toute en nerfs (fin de la première partie).
Grosse machinerie pour ouvrir la deuxième partie. Intro remaniée de Spacer sur laquelle surgissent du sol les danseurs noyés dans un flot de lumière noire. La scène s'ouvre en deux et Sheila apparait suspendue à la structure métallique d'une soucoupe saptiale. Une nouvelle chorégraphie. Une entrée impressionnante et très réussie.
Pour la reprise de l'un des derniers tubes de Johnny Hallyday Mon p'tit loup la chanteuse se métamorphose alors en vraie bête de scène, jouant de complicité - et avec fougue - avec ses musiciens. Elle a le geste ample des femmes volontaires,elle bouge, virevolte, s'arrête rrête à peine pour boire une gorgée d'eau avant de reprendre un nouveau grand standard....
Elle interprête l'Ecole est finie en version presque originale en en intégralité. En toile de fond s'illumine une verrière dégageant une vue des toits de Paris.
Séquence plus calme avec Bang, Bang puis l'Ecuyère que Sheila interprête assise sur un tabouret. Autour d'elle ses danseurs forment un fer à cheval. Seul un clown joue de la pantomine, pour illustrer la chanson.
Sur l'intro d'Emmenez-moi, Sheila a eu le temps de se changer. Elle revient en imper de soie bordeaux laissant subtilement ses épaules découvertes.
Sans transition, le public découvre un nouveau tableau avec une interprétation traditionnelle du standard Singin in the rain. Un aquarium géant de cinq tonnes déboule sur scène. A l'intérieur de celui-ci, un vrai décor, avec de la vraie pluie dans lequel danse une fausse Sheila. la vraie arrive pour chanter et agir en doublure de la fausse. Effet en trompe l'oeil parfaitement réglé qui met certains spectateurs dans le doute confondant l'aquarium avec un écran géant de cinéma sur lequel Sheila se doublerait... Dernière sortie de la chanteuse avant le final...
Les musiciens démarrent seuls lorsque Sheila entre dans une superbe robe fourreau blanche affublée d'une guitare basse. Elle joue quelques notes avec ses musiciens. La partie rock est entamé avec Jumbo loo, suivi de América puis Love me baby.
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Sheila salue et revient plusieurs fois avant d'entonner en rappel, dans une robe de lumière, Je suis comme toi et L'école est finie résumé parfait d'un parcours de carrière exceptionnel. Toutes banderoles dehors, le public scande "Elle a gagné"...
Source: Didier Varrod, Numéro 1 n°26, Patrick Waeber